12 Femmes de légende

mar. 26 août

Grange aux Concerts

Opéra Décentralisé Neuchâtel / Les Jardins Musicaux

12 Femmes de légende - Concerts

CONCERT 21:00FEMMES DE LÉGENDE MEL BONIS (1858-1937)Carillon mystique, op. 31 (1898) 5 Pièces pour PianoGai Printemps op. 11 - Romance sans paroles op. 29 - Menuet op. 14 - Églogue op. 12 - Papillons op. 28 Les Gitanos, op. 15 (1891) La Chanson du rouet, op. 24 (1898) Femmes de légendes Mélisande, op. 109 (1922) Desdémone, op. 101 (1913) Ophélie, op. 165 Viviane, op. 80 (1909) Phœbé, op. 30 (1909) Salomé, op. 100 (1909) Omphale, op. 86 (1910) Aleksandra Bobrowska, piano Femme et compositrice, un destin uniqueRien ne prédispose Mel Bonis à une destinée musicale. Autodidacte, elle s'initie au piano dans un contexte familial plutôt hostile doublé d’une éducation religieuse stricte. Ses parents s’étant résignés à lui offrir un enseignement musical, elle est présentée à César Franck qui lui ouvre les portes du Conservatoire en 1876. Elle partage les mêmes bancs que Debussy. À la classe de chant, elle tombe amoureuse d’Amédée-Louis Hettich, un jeune homme doué d'une forte personnalité,  chanteur, journaliste et critique musical. Les parents de Mélanie s'opposent à cette union et obligent la jeune fille à quitter le Conservatoire pour la séparer de son ami ; ils lui arrangent un mariage avec Albert Domange, un industriel dynamique, deux fois veuf, père de cinq garçons et de 25 ans son aîné. Elle vit bourgeoisement, tout entière consacrée à ses devoirs familiaux  pendant presque dix ans. Elle élève ses beaux-enfants et aura trois fils avec son mari.  Comme son entourage se désintéresse de sa musique, il faudra des influences extérieures pour que Mel Bonis se remette à l'ouvrage. Elle retrouve Hettich qui l’encourage à composer.  Mel Bonis va souffrir d’un conflit entre ses sentiments et ses convictions religieuses. Épreuve longue et douloureuse, culpabilisation qui aiguisera sa sensibilité et induira sa créativité. Elle  mettra au monde, en secret, une petite fille qu’elle ne pourra jamais reconnaître. Elle survit à cette situation dramatique par la prière et la création musicale.  Elle écrit une œuvre abondante et variée : plus de deux cents compositions – du piano à l’orchestre  symphonique – de la musique légère aux cantiques mystiques, des pièces pour enfants aux œuvres concertantes. De style post-romantique, son inspiration est nourrie d’un psychisme  hypersensible et d’une âme mystique et passionnée. Les œuvres sont travaillées en profondeur, inlassablement corrigées, même après impression. Malgré l’intérêt de ses collègues compo-siteurs et interprètes, personne dans son entourage n'a jamais pris conscience de l'immensité  de sa créativité ni de la grandeur du personnage et, quand la musique de Mel Bonis prend  sa véritable maturité, personne autour d'elle ne l'aide à la promouvoir. Elle s'isole du monde et  se réfugie dans la religion qui la protège de l'angoisse.